lundi, 16 juillet 2018
 

Islam et animaux : La voix des animaux est entendue

La "sentience" des animaux est une réalité admise inhérente aux textes religieux musulmans. Dans le Coran, la huppe et la fourmi ont parlé et exprimé raison et sentiment, dans la tradition prophétique, le dromadaire s’est plaint au prophète du mauvais traitement infligé par son maitre, et tous les animaux seront, ressuscités, notamment, pour témoigner de la bientraitance ou maltraitance par les humains. A travers le Coran et la tradition prophétique, l’Islam attribue aux animaux une voix entendue au plus haut niveau.

Lors de l’expédition discrète de l’an 8 Hégire, vers la Mecque, en apercevant une chienne allaitant ses chiots sur le passage de l’armée de 10 mille soldats, le prophète Mohammad SAWS ordonna un de ses compagnons (nommé Jaiil Ben Souraka) de rester auprès d’elle afin de veiller qu’elle et ses petits ne soient pas dérangés ou piétinés. Lors d’un voyage, des compagnons ont pris deux oisillons dans un nid. En apercevant la mère volant au-dessus d’eux le prophète s’exclama : « Qui a fait de la peine à cet oiseau en lui prenant ses petits ? Allez, rendez-lui ses enfants ! ». Il vit aussi une colonie (village) de fourmis brûlée. Il expliqua alors qu’il nous est défendu de torturer par le feu les créatures de Dieu.
Ce ne sont que quelques illustrations d’une reconnaissance religieuse indéniable que l’animal est un être sensible et doué d’intelligence et de sentiment. Ses droits et ses devoirs sont exposés dans les textes religieux et étudiés par les juristes musulmans, selon des principes modérés et très développés au regard des droits des êtres peuplant la terre.
Les droits des animaux devant être observés par le croyant émanent de cette profonde reconnaissance des facultés de conscience et sentiment chez l’animal. Ainsi, le croyant est plus au moins bienveillant sur le bienêtre de l’animal selon qu’il se rapproche ou s’éloigne des enseignements et prescriptions religieux.
Aussi, dans les pensées philosophiques non religieuses les animaux ont toujours questionné la conscience humaine, qui selon le contexte et les tendances considère les animaux comme objet ou comme des êtres sensibles. Ainsi, nous assistons à des progrès intéressants quant à l’élévation du statut de l’animal dans les textes des lois séculières vers un être doué de "sentience". C’est l’exemple de France où la règlementation qui a accompagné l’industrialisation de l’élevage et l’abattage des animaux a progressivement prix en compte la souffrance animale pour qu’en janvier 2017 le code civil reconnaisse pour la première fois les animaux en tant qu’êtres sensibles qui sentent la douleur et l’émotion.

Dans les deux cas séculier et religieux la mise en pratique des valeurs du respect de l’animal demande une prise en charge collective et au niveau individuel. Cela dépend profondément d’une conscience qui peut être de trait humain, citoyen, spirituel, religieux ou tous à la fois selon l’individu et le groupe. Le travail de sensibilisation et d’éducation civique et religieuse est primordial pour permettre l’adoption du meilleur comportement vis-à-vis des animaux par l’individu et la société.

Cependant, contrairement à la reconnaissance religieuse qui ne peut être affectée que par les problèmes de comportement et la méconnaissance des règles de bienséance, Dans le cas séculier, la cause animal demeure profondément dépendante des connaissances ponctuelles et limitées de l’homme. En effet, dans un domaine ou la science s’avère parfois non exacte, les conclusions des études peuvent être souvent imprécises voire fausses et dépendent malheureusement des besoins et la volonté de leurs commanditaires.

Il est sans doute légitime pour les croyants de rester fermes quant aux acquis des animaux prescrits dans les textes religieux et d’exiger qu’ils soient respectés tant sur la forme que sur le fond. C’est à la fois un devoir et un droit, surtout que des prescriptions, telles que l’acte du sacrifice religieux, relèvent du domaine de l’adoration et non du champ des affaires du monde d’ici-bas.



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