mardi, 11 août 2020
 

L’industrialisation du halal (DYL)

En ce début du mois béni de Ramadhân 1433 de l’Hégire, Daniel-Youssof Leclercq [1] nous fait partager un deuxième billet d’humeur sur le thème du « halal ». Après « Faux Halal à qui la Faute ? », le sujet porte sur l’industrialisation du Halal en France.

Il y aurait tant de choses à dire et à écrire sur ce thème, notamment avec la multiplication ces 5 dernières années d’organismes de « certification halal » auto déclarés et de E-commerces dits « halal » allant de la vente de vêtements d’origine orientale aux petites annonces musulmanes (par ex. « le bon coin musulman »), avec l’apparition du concept de marchandisation du halal (ou « merchandising », cela fait plus « tendance ») , en passant par la création par des entrepreneurs eux-mêmes d’une association de consommateurs musulmans [2] (bonjour l’indépendance et le conflit d’intérêts , bon l’adhésion est gratuite [3] …mais est-ce bien légal vis à vis de la DGCCRF ? …)… et sans oublier la généralisation de l’utilisation de pratiques industrielles d’étourdissement des animaux lors de leur sacrifice rituel (par pistolet d’abattage ou par électrisation (électronarcose) avant et après la saignée rituelle) bien sûr sans en informer ni au "préalable" ni à "posteriori" les principaux concernés (les musulmans quoi !).

Lorsqu’une initiative est lancée pour réguler le marché et s’accorder sur une définition, elle est souvent mise à mal par les principaux instituts régnant sur le marché (entre autres la Grande Mosquée de Paris dont le recteur a déclaré récemment être impuissant face à la fraude généralisée et qu’il n’était pas possible de garantir la licité des produits, CQFD).

Pour couronner le tout, le président du CFCM (donc indirectement le représentant du RMF) a validé un décret sans prendre l’avis des autres organisations et des associations de terrain. Ce décret actif depuis le 1er juillet a pour conséquences l’imposition indirecte de quotas de viande via les préfectures pour l’abattage rituel (juif et musulman). Une des associations à peu près les plus sérieuses, spécialisée dans le contrôle "halal" et la prestation au sacrifice, lance depuis des sonnettes d’alarme sur l’arrêt progressif dans les abattoirs des sacrifices rituels islamiques [4].

Ce bref tableau 2012 n’envisage rien de bon pour l’avenir avec même la fin progressive de l’abattage rituel en France [5]. En une trentaine d’année, la société de consommation effrénée dans laquelle les musulmans se sont mis aussi à consommer islam [6] ainsi que les rivalités intra-communautaires ont exacerbé la situation.

Quoi qu’il en soit, le billet publié nous donne à réfléchir à l’occasion de ce mois sur l’industrialisation du halal et notre propre consommation impactant intrinsèquement sur notre planète « la terre ». Un extrait du billet

se trouve ci-après, l’intégralité à découvrir sur le nouveau blog de Daniel-Youssof Leclercq.


L’industrialisation du Halal (DYL)

Le marché du Halal est jugé trop envahissant par certains alors qu’il n’est absolument pas crédible pour les intéressés. Les identitaires invoquent sa visibilité, au même titre que les hijab/niqab, les prières de rue et autres minarets, pour pouvoir allégrement pester contre l’invasion islamique de « leur » espace public. Les consommateurs musulmans les plus stricts, contrairement aux muzz placebos qui n’en ont cure, déplorent eux la généralisation des tromperies et l’incapacité des nombreux organismes certificateurs à instituer une norme acceptable par tous[1] et à garantir efficacement tout ce qui se prétend « conforme aux normes islamiques ».

Chez les nantis de l’hémisphère nord, l’opulence, le confort et la mode ont exacerbé leurs sentiments charitables jusqu’envers les animaux de boucherie alors qu’ils méprisent les déshérités de l’hémisphère sud qui ne peuvent comme eux se permettre de faire la fine bouche. En France, à partir des années 80, les défenseurs de la cause animale ont réussi à imposer de meilleurs traitements envers les bêtes au sein des abattoirs.[2] Bien que leur argumentation ne soit pas probante, il a été décidé que les abattages dits traditionnels seraient désormais précédés d’étourdissements divers[3] et dérogatoires ceux opérés à vif par les Juifs ou les Musulmans, toutefois conditionnés à une contention appropriée des bêtes et à une habilitation professionnelle des sacrificateurs....

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[1] Daniel-Youssof Leclercq, actuellement membre honorifique du Conseil constitutif de la Ligue Islamique Mondiale, fut un acteur important de l’associatif musulman dans les années 80, avec entre autres la création de la première association de consommateurs « intégrité » et l’émergence de la première fédération en France destinée au halal, projet rassemblant plus d’une centaine d’associations musulmanes mais malheureusement torpillé par la Grande Mosquée de Paris…

[2] Le site jemangehalal.com, auteur se déclarant non musulman et étudiant ce domaine, a mené plusieurs enquêtes sur cette association d’entrepreneurs

[3] On appelle cela aussi « newsletter » !

[4] Communiqué AVS du 10/07/2012 - Attention : généralisation des procédures d’assommage

[5] Un boycott général des produits français estampillés halal devrait être de plus en plus envisagé

[6] l’exemple le plus flagrant est la multiplication des "foires" et "business" communautaires qui répondent à un besoin... Nous consommons halal, nous consommons islam,… sans-doute pour nous rassurer intérieurement et assouvir nos mécanismes de pensée basique de consommateur lambda

 
A propos de ASIDCOM
A propos d’ASIDCOM Créée en 2006 et présidée par Abdelaziz Di-Spigno jusqu’à juin 2011, l’association ASIDCOM est une association de consommateurs musulmans, déclarée ( type loi 1901) le 3 octobre 2006 en Préfecture des Bouches-du-Rhône, puis déclarée le 28 janvier 2013 à la Préfecture du Nord et elle (...)
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