dimanche, 27 septembre 2020
 

Contrôles de la DGCCRF : du porc dans les Merguez

La DGCCRF [1] a publié un récapitulatif des analyses suite à des contrôles sur la quantité de porc pouvant être contenue dans des Merguez.

Effectivement, le code des usages de la charcuterie précise que la véritable « Merguez » ne doit contenir que du bœuf et/ou du mouton. Les fabricants peuvent incorporer de la viande issue d’une autre espèce (porc, volaille, lapin,...) sous réserve de mentionner « merguez de .... ».

Les contrôles ont eu lieu depuis 2005 chez des fabricants pour la GMS [2], les artisans et les industriels qui peuvent utiliser de la viande de porc, moins onéreuse, pour élaborer les merguez sans informer le consommateur.

Les chiffres de leurs analyses sont accablants. Nous les avons résumé dans le tableau suivant :

Récapitulatif des contrôles de la DGCCRF : pourcentage d'échantillons contrôlés contenant du porc (Echantillons prélevés sur des véritables "merguez")
Année Localisation des contrôles Nombre d’établissements contrôlés Pourcentage total d’échantillons analysés contenant du porc Pourcentage d’échantillons analysés contenant plus de 6% de porc
2005 Loraine 71 78,2% -
2006 Loraine 39 86,7% -
2006 13 départements 83 71,4% 25%
2007 52 départements 206 53% 20,4%

La DGCCRF constate que les ajouts de porc non mentionnés sur l’étiquetage peuvent être intentionnels pour réduire les coûts de fabrication ou venir d’un défaut de nettoyage lors du changement de fabrication (par exemple, passage de saucisses à base de porc aux « véritables merguez ».

Sans préciser si les analyses présentées ont été faites aussi sur des merguez halal, la DGCCRF précise qu’en cas de contrôle d’établissement halal, elle est susceptible de regarder la traçabilité « halal » et la présence de porc avec la même méthode (seuil de détection à partir de 1 %).

On peut voir la complexité du problème pour des Merguez Halal sachant que les certificateurs n’ont pas tous le même cahier des charges : Certains « tolèrent » lors du sacrifice rituel la pratique de l’étourdissement avant ou après la saignée sans en informer clairement le consommateur. Le consommateur peut craindre ainsi de se retrouver à son insu avec une merguez pouvant être constituée d’un mélange de porc, de viande dit « non halal », de viande dit « halal » mais avec étourdissement, et de viande issue d’un animal abattu selon le rite islamique sans étourdissement. A noter que des études scientifiques montrent que l’étourdissement pratiqué au moment de l’abattage augmente la souffrance des animaux et diminue la qualité de la viande.

Les affaires des merguez contenant du porc sans la mention « merguez de porc » sont récurrentes chaque été avec la période des barbecues. On espère que les contrôles de la DGCCRF feront diminuer ces chiffres alarmants pour le consommateur.

Voir en ligne : Source : Merguez : trop d’anomalies – 21/07/2008 – site Internet DGCCRF


[1] Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes

[2] Grandes et moyennes surfaces

 
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